Le train de la Transition a été laborieusement mais ultimement posé sur des rails peu ou prou bien orientés vers un ordre constitutionnel en bonne voie de restauration. Le binôme embargo-encouragement – habilement dosé par la CEDEAO – a fonctionné parfaitement et produit des résultats probants.
Un ancien officier supérieur d’âge mûr (le Colonel Bah Ndaw) et un diplomate doué au parcours remarquable (Moctar Ouane) ont été catapultés aux manettes. Le vent fort de l’optimisme a, durant neuf mois, soufflé sur le Mali ; nonobstant les chevauchées meurtrières des terroristes dans le Nord et le Centre du pays. Et les embrasements inter-ethniques assez sporadiques par-ci, par-là.
Question brutale à l’image des évènements : pourquoi la Transition malienne s’est muée en méli-mélo malien ?
L’action des néo-putschistes de Kati requiert donc une anatomie adéquate. Ici, on est au carrefour des interférences extérieures et des facteurs endogènes. Au chapitre des carences domestiques, on pointe l’inexpérience politique et le déficit de finesse dans le savoir-faire, chez le Président Bah Ndaw. En donnant un coup d’accélérateur au remaniement de son gouvernement, au lendemain de son retour de Paris, il a également donné le sentiment d’appliquer des consignes venues d’ailleurs. Une impression confortée par l’élimination inélégante (sans consultation formelle) du Colonel russophile Sadio Camara et le départ (sans coup de fil formel et préalable) du Colonel Modibo Koné. Ce dernier – c’est de notoriété publique – affiche un nationalisme ombrageux relativement à la présence et à l’influence tous azimuts de la France au Mali.
Le Président Bah Ndao a semblé oublier que ce sont principalement ces deux Colonels de la Garde nationale, Sadio Camara et Modibo Koné, qui ont pris l’immense risque de faire un coup d’État le 18 août 2020 puis l’ont fait : « Roi ».
Le risque était d’autant énorme et réel pour eux deux que, dans ce pays, le coup d’État est assimilé à un crime au regard de la Loi Fondamentale et de son dérivé : le Code pénal. Pays où la peine de mort n’est pas abolie, même si elle est peu appliquée. En clair, deux Colonels jouent au poker en misant leurs têtes (leurs vies) et gagnent. Peu de temps après, ils sont congédiés comme des malpropres par celui qu’ils ont hissé au sommet. C’est kafkaïen et…révoltant.
Au chapitre des influences ou interférences extérieures, on indexe le syndrome fatal du Comité Militaire Tchadien (CMT) qui n’a sûrement pas manqué de doper les néo-putschistes de la ville-garnison de Kati et, parallèlement, de discréditer la fameuse communauté internationale. En effet, l’opinion malienne (relayée par l’opinion africaine) est choquée par la doctrine à géométrie variable des partenaires occidentaux : la Junte malienne est vilaine ; tandis que la Junte tchadienne est jolie. Une Junte est-elle jamais belle ? Elles sont toutes affreuses.
Sous cet angle effarant, on a tout crucifié au Tchad : le Discours de La Baule de François Mitterrand au nom duquel on avait balayé Hissène Habré, les principes démocratiques, les aspirations basiques du peuple tchadien, le suffrage universel et fondateur de légitimité etc. Tout est sacrifié au Tchad sur l’autel des intérêts stratégiques de Barkhane qui a besoin de l’armée tchadienne comme auxiliaire au Sahel. D’où la théorie douteuse selon laquelle, seul un régime militaire peut faire la guerre et la gagner. Historiquement faux ! Dans les années 70, le Président Julius Nyerere, un civil, a battu militairement le Maréchal Idy Amine Dada et l’a contraint à l’exil. Mieux, un illustre Français, le chef du gouvernement George Clémenceau, en 1917, a apporté un célèbre démenti à cette assertion : « La guerre est une affaire trop sérieuse pour être exclusivement confiée aux militaires ». Admirez l’adverbe : exclusivement !
Au Mali, une certaine chronologie de l’actualité africaine a fort bien requinqué le putschisme déjà endémique à Kati. Tenez : on condamne la tentative de coup d’État (avant investiture de Bazoum) au Niger, on applaudit le coup d’État effectif au Tchad, a contrario, on dénonce le coup d’État accompli au Mali. Le Président Emmanuel Macron a pourtant lu Mirabeau : « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence ». Voilà pourquoi le Président du Ghana, John Kufor, est resté ferme et intraitable vis-à-vis du régime du Général Mahamat Déby.
Maintenant, la monumentale interrogation est la suivante : comment redémarrer la locomotive poussive de la Transition au Mali ? André Malraux disait : « le Rubicon est une rivière qu’on ne franchit pas en sens inverse ». Ces officiers qui ont arrêté un Président et un Premier Ministre ne peuvent pas les relâcher et revivre comme avant. Ils s’exposeront aux rigueurs de la Loi : pluie de sanctions pouvant aller jusqu’à la radiation voire la peine capitale. En face, si le Président Bah Ndaw et le chef du gouvernement Moctar Ouane capitulent, ils seront si politiquement dévalués qu’ils ne pourront plus piloter la Transition avec le niveau d’autorité nécessaire.
Hypothèse extrême et folle : un assaut des Forces de la MINUSMA ou de BARKHANE mandatées par les Nations-Unies ? Tout mandat de ce type se heurtera au veto russe ou chinois. Et si la France fonce seule, les deux « Prisonniers » périront, les Colonels seront dans la nature, l’Armée se cassera en mille morceaux, l’État malien s’évaporera, les djihadistes seront heureux et la sous-région sera abonnée au chaos durable. Restent les trésors de la Diplomatie. Justement. La Diplomatie n’est-elle pas un mélange de magie et d’alchimie ?
Par Babacar Justin Ndiaye
Moha
Alors que le « volcan palestinien » s’est réveillé, donnant lieu à un affrontement de 11 jours entre Israéliens et Palestiniens, Maya Kandel, historienne et spécialiste de la politique étrangère américaine, nous éclaire sur ce que cette séquence révèle des divisions démocrates, de l’évolution du parti sur la question, et de la méthode Biden en politique étrangère.
Première crise de politique étrangère pour le Président Biden, la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas a remis le Moyen-Orient au cœur de l’agenda politique à Washington, sur un sujet qui unit les Républicains mais divise les Démocrates. Sur le plan politique intérieur américain, la séquence a été intéressante pour ce qu’elle a révélé de l’évolution du parti démocrate, de son électorat et de l’opinion américaine sur ce dossier, mais aussi de la méthode Biden et des tensions au cœur d’une politique étrangère démocrate encore en gestation.
Les divisions démocrates, et la montée d’une position progressiste en rupture avec l’ancien consensus pro-israélien, ont été les aspects intérieurs les plus visibles dans les médias et sur les réseaux sociaux, mais aussi à travers des manifestations massives dans plusieurs villes américaines. La visibilité de la génération AOC (Alexandria Ocasio-Cortez) sur les réseaux sociaux ne doit cependant pas faire oublier que le centre de gravité du parti demeure pour l’instant encore plus proche du centre que du Squad, ce que les primaires 2020 avaient traduit en donnant la victoire à Biden.
C’est à la Chambre des représentants que le renouvellement démocrate est le plus frappant, et le groupe progressiste y fait désormais jeu égal avec le caucus centriste ; c’est beaucoup moins vrai au Sénat, même si le centre de gravité démocrate y a aussi évolué vers la gauche. Ce renouvellement générationnel, symbolisé par l’élection d’AOC en 2018 au Congrès, a été confirmé lors du cycle 2020, symbolisé cette fois, entre autres, par la défaite du représentant Eliot Engel, réélu 14 fois depuis 1989, face à Jamaal Bowman dans le Bronx. Engel, baron démocrate, était un classique soutien d’Israël et présidait la Commission des affaires étrangères de la Chambre : il a été remplacé à ce poste par Gregory Meeks, premier noir américain à présider la Commission (Meeks était cependant le plus centristes des candidats à ce poste en décembre 2020).
Les positions de ces nouveaux élus sont clairement en rupture avec l’ancien consensus pro-israélien du parti, et témoignent de l’impact de l’année 2020 et du mouvement Black Lives Matter sur la société et la politique américaines – et désormais sur les positions de politique étrangère de certains élus. Avec les thèmes de justice sociale et raciale au cœur de la vision démocrate, on observe une forme de « convergence des luttes » que Bernie Sanders a résumé dans son oped au New York Times terminant sur le cri de ralliement de la génération AOC sur les réseaux, « #PalestinianLivesMatter« . On retrouve dans ce camp, outre Rashida Tlaib, première femme palestienne américaine élue au Congrès, l’élue du Minnesota, Ilan Ohmar, Cori Bush, pilier du mouvement BLM et première élue noire du Missouri, et bien d’autres. Ce que dit cette aile progressiste démocrate, c’est que les États-Unis doivent faire évoluer la relation avec Israël, en faisant pression pour une meilleure prise en compte des droits des Palestiniens, y compris en conditionnant l’aide militaire américaine.
Le vocabulaire mobilisateur des progressistes fait le lien avec les luttes internes américaines mais aussi internationales, en parlant de racisme systémique et de violences policières, et plus largement en défendant une vision de la politique étrangère qui doit s’élever contre la violence d’État, qu’elle s’exerce contre les Rohingyas, les Ouïgours, les manifestants colombiens ou les Palestiniens. Mais les progressistes sont aussi divisés sur les conséquences pour la politique américaine, que ce soit sur le mouvement BDS de boycott, auquel Bernie Sanders par exemple est opposé, ou sur les conditions à mettre à l’aide israélienne.
Au Sénat, rien d’aussi radical, même si 28 sénateurs, soit plus de la moitié du groupe démocrate au Sénat, ont suivi Jon Ossof, le jeune élu juif américain de Géorgie (autre évolution majeure), pour appeler à un cessez-le-feu immédiat ; cette position parfaitement centriste et mesurée entendait cependant se distinguer de la position républicaine affirmant un soutien indéfectible à Israël et son droit à se défendre, et appelant à mettre fin immédiatement aux négociations en cours avec l’Iran sur le retour américain dans l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA).
Plus important, le sénateur Menendez, l’un des plus forts soutiens d’Israël au Congrès, qui s’était opposé à ce titre au JCPOA en 2015 et qui préside aujourd’hui la puissante Commission des affaires étrangères du Sénat, avait exprimé son « profond trouble » face aux frappes israéliennes et appelé « les deux parties » à respecter les lois de la guerre.
Le poids croissant au sein du parti démocrate d’élus qui soutiennent une politique américaine plus équilibrée entre Israël et les Palestiniens reflète l’évolution de l’opinion américaine, frappante du côté démocrate (GALLUP). Certes, 75 % des Américains ont toujours une vision positive d’Israël, le plus proche allié des États-Unis au Moyen-Orient, un chiffre stable. Ce qui a changé depuis 2018, ce sont d’une part les Américains ayant une vision positive de l’Autorité palestinienne : de 21 % à 30 % pour l’ensemble de l’opinion, et 38 % côté démocrate. Surtout, côté démocrate les sympathies sont désormais divisées : 42 % penchent pour les Israéliens, tandis que 39 % citent les Palestiniens ; pour les Républicains, c’est 79 % contre 11 %. Sur la position américaine, plus de la moitié des sympathisants démocrates considère désormais que Washington doit mettre davantage de pression sur Israël. Cette évolution des démocrates est liée aussi à la polarisation et à l’alignement du parti républicain sur les positions de Benyamin Netanyahu, évidente sous Trump mais déjà présente sous Obama, quand le leadership républicain avait invité Netanyahu à s’exprimer devant le Congrès américain contre les négociations alors menées par la Maison-Blanche avec Téhéran.
Le Congrès dispose d’un levier important : l’aide américaine à Israël, alors qu’un projet de loi a été déposé par AOC et les progressistes pour tenter d’empêcher une vente d’armes en cours. Si l’effort a été tardif, et minoritaire, il est révélateur là aussi de l’évolution du débat, soulignée dans un récent rapport de la Carnegie sur l’attention croissante accordée à l’aide militaire sans condition. Les primaires démocrates avaient déjà donné un aperçu de l’évolution du centre de gravité du parti sur l’aide militaire à Israël et la façon dont elle est utilisée (il y a des lois du Congrès sur ce sujet) : Bernie Sanders avait alors évoqué la conditionnalité de l’aide américaine à Israël au traitement des Palestiniens, rejoint par Elizabeth Warren et Pete Buttigieg – mais pas Joe Biden.
Ce levier a déjà été utilisé par un président américain, George H.W. Bush (père), le seul qui a conditionné un prêt américain à sa non-utilisation pour la colonisation : c’était en 1991 et Bush, alors au sommet de sa gloire internationale, était décidé à mettre son poids politique dans le processus de paix. Face au refus israélien (Shamir à l’époque), Bush avait tenu, seul contre un Congrès uni par l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), promettant de mettre son veto lors d’une conférence de presse mémorable où il expliquait qu’il n’était qu’un « lonely little guy« , un petit homme seul face à 1 000 lobbyistes sur la colline du Capitole. Le Congrès a cédé, Shamir a perdu, et Rabin est arrivé au pouvoir. Ni Clinton, ni aucun autre président américain depuis n’est allé aussi loin.
Au fond, l’évolution la plus notable est peut-être chez les centristes, qui n’hésitent plus à critiquer la politique israélienne. Loin d’Instagram, le représentant Jerry Nadler, dont le district compte l’une des plus fortes proportions de Juifs Américains, a entraîné de nombreux centristes à signer une lettre à Biden condamnant le Hamas mais critiquant également la politique israélienne d’éviction, la violence à Jérusalem, et l’action de la police israélienne, message répété par le même Nadler dans un oped au New York Times qui dénonçait la rhétorique « vile et haineuse » de Netanyahu.
Une autre lettre, signée par 138 représentants en 24 heures, exprimait la préoccupation des élus pour la sécurité des Israéliens et des Palestiniens et demandait à Biden d’augmenter la pression sur Netanyahu pour imposer un cessez-le-feu. Des éléments qui rappellent également que la division la plus importante demeure celle qui sépare désormais les démocrates d’un parti républicain qui a abandonné avec Trump toute nuance et embrassé les politiques de Netanyahu.
Cette pression de l’opinion démocrate et du Congrès a été utilisée par Biden dans ses nombreux échanges avec Netanyahu pendant ces 11 jours de guerre (rappelons aussi que les deux hommes se connaissent depuis les années 1980, quand Biden était au Sénat et Netanyahu à l’ambassade israélienne à Washington). On a vu un Président américain revenir à une conception plus classique de la diplomatie, « discrète et intensive« , formule répétée tout au long des deux semaines par la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki – loin de la diplomatie par tweets à laquelle Trump nous avait habitués. Les contacts téléphoniques ont été nombreux entre Washington et Tel Aviv, impliquant Joe Biden, Antony Blinken et Lloyd Austin, et un rôle apparemment décisif de la diplomatie égyptienne. Il a fallu près de 10 jours pour que Biden change de ton dans un avertissement public à Israël. Netanyahu de son côté n’a pas hésité à s’adresser directement à l’opinion américaine, qu’il ne peut se permettre de perdre : d’où son passage par les plateaux américains du dimanche invoquant le droit à se défendre et interpellant directement les Américains : « que feriez-vous si 2 900 roquettes s’abattaient sur Washington et New York ? Je crois que nous connaissons la réponse« .
Quelles seront les conséquences sur la politique américaine dans la région ? La pression du Congrès est réelle, sur Biden comme sur Netanyahu, grâce au levier de l’aide militaire, prérogative des élus. Pour autant, il faut rappeler trois éléments.
Si en politique intérieure, le Président ne peut agir sans le Congrès, en politique étrangère, il peut agir jusqu’à ce que le Congrès l’en empêche – ce qui prend du temps, car il faut des majorités qualifiées. Même en des temps de polarisation plus faible, il avait fallu trois ans pour que le Congrès contraigne Clinton sur la Bosnie, 20 ans pour qu’il impose des sanctions à l’Afrique du Sud contre la volonté de Reagan.
Il faut également rappeler que quatre mois après l’investiture du président, l’administration Biden n’est toujours pas encore complètement installée (de nombreux ambassadeurs manquent, dont Jérusalem), même si le département d’État avait produit dès février un mémo en forme de feuille de route pour un « reset avec les Palestiniens », affirmant la nécessité de renouer liens et communication, le soutien à la solution des deux États (jamais évoquée sous Trump), ainsi que la restauration du financement américain à l’UNRWA. Mais les diplomates américains pensaient avoir le temps.
Enfin, si Biden a intégré l’évolution du parti dans son agenda intérieur, il n’est pas certain que, sur ce dossier, la synthèse soit possible entre les deux pôles idéologiques du parti démocrate contemporain.
Maya Kandel est historienne, spécialiste de la politique étrangère américaine, chercheuse associée à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 (CREW). Diplômée de Columbia University (SIPA) et de Sciences Po Paris, titulaire d’une thèse sur le rôle du Congrès américain en politique étrangère, elle est l’auteur de trois ouvrages, de nombreux articles dans des revues universitaires et généralistes, et a créé le blog Froggy Bottom sur la politique étrangère des États-Unis.Dernier ouvrage paru : Les États-Unis et le monde, de George Washington à Donald Trump (Éditions
Perrin, 2018).
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Si le bilan suffisait, Lionel Jospin n’aurait pas été battu pour voir Jean Marie Le Pen se qualifier pour le second tour de la présidentielle française en 2002.
Si avoir le meilleur profil suffisait, Al Gore n’aurait pas perdu contre Bush Jr en 2000 aux USA.
Code des marchés publics au Sénégal : Analyse comparative des réformes et recommandations
I – INTRODUCTION
La réforme du système national de passation des marchés publics du Sénégal est un long processus qui a connu plusieurs améliorations, dans une approche participative et inclusive, qui a fait souvent appel à l’ensemble des parties prenantes de la commande publique.
Enjeux pour le financement mondial de l’Education dans le monde ; Plaidoyer pour une mobilisation significative des bailleurs au sommet de Dakar de Février 2018
A ce jour, il y a encore de par le monde, 55 à 57 millions d’enfants en âge d’être scolarisés qui ne sont pas à l’école; 263 millions de garçons et de filles de 6 à 17 ans sont, soit non scolarisés ou sortis du système scolaire avant la fin du secondaire[1]. La plus grande partie d’entre eux vivent dans des pays à forte population et à fort croissance démographique, en Afrique et en Asie.Au Niger, seuls, 20% des enfants vont à l’école nonobstant une forte poussée démographique. Au Nigeria, 10 millions d’enfants ne sont pas scolarisés. Au Mali, au Sénégal et dans les autres pays africains, les objectifs fixés pour scolariser les enfants, ne seront pas atteints, en raison des faibles ressources budgétaires des Etats. Cette situation est comparable à celle du Pakistan, de l’Afghanistan et de la RDC. Le principal problème que ces pays rencontrent pour éduquer leurs enfants est en grande partie lié au financement car leurs budgets ne leur permettent pas de faire face aux grands défis que représentent les ODD (Objectifs de Développement Durable)[2].
Il se passe des révolutions silencieuses dans notre pays, sur lesquelles nous ne pouvons comprendre le mutisme des acteurs politiques, des activistes et de la société civile.
Suivre les actions d’un pouvoir politique pour les contrôler c’est aussi pouvoir apprécier quand celui-ci renonce à des pouvoirs importants pour renforcer notre démocratie et notre état de droit. Et faut-il rappeler que le sujet de l’indépendance de la justice nous préoccupe tous en tant que républicains. Parce que c’est aussi, le fait de marquer le coup sur certains actes que nous trouvons révolutionnaire, qu’on pourra les encrer en nous, dans le tissu social pour éviter d’éventuels reculs dans le futur. Car en politique, avec les acteurs qui sont les nôtres au Sénégal, les acquis sont difficilement à l’abri. C’est pour cela il nous semble important, de dénoncer et d’exprimer son désaccord à chaque fois qu’il est utile de le faire. Sur ce point la société civile et les opposants le font très bien ! Mais il est aussi important pour ces acteurs de faire la pédagogie des acquis et d’acter certaines avancées systémiques en les théorisant et en les sanctuarisant.
De quelle révolution parlons-nous ?
Le président Macky Sall a accordée au Bureau exécutif de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS), ce mercredi, 10 juillet 2019, entre autres décisions majeures, celle concernant la mise en compétition des postes de Procureurs et de Présidents des tribunaux (Tribunaux de grande instance et Tribunaux d’instance), sauf pour les chefs de cour. Cette mesure est effectivement révolutionnaire car elle va renforcer l’indépendance des magistrats. Désormais un magistrat ne sera plus nommé à la seule discrétion du ministre de la Justice ou du Président de la République. Il reviendra à la commission du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) de faire des propositions de nomination sur la base de critères de compétence.
Si avec cette mesure, on se rappelle que le Président de la République et le ministre de la Justice avaient consenti de se retirer du CSM pour que cette instance qui gère la carrière des magistrats soit moins sous l’emprise du politique comme l’avait suggéré le Think Tank IPODE lors de ses travaux sur la réforme des institutions. Après leur sortie du CSM, le Président de la République et le ministre de la justice seront remplacés par le Premier président de la Cour suprême. Le conseil sera ainsi composé de magistrats, d’un professeur d’université et d’un représentant du bureau, la société civile n’étant plus représentée. Pour rappel, nous suggérions que les nominations proposées par le ministre de la justice soient soumises à un avis conforme du CSM, et non un avis consultatif comme c’est le cas et ceci pour renforcer l’autonomie du Parquet. De même nous demandions que le rôle de la formation plénière du CSM soit renforcé par l’instauration d’une faculté d’auto-saisine sur les questions de déontologie et d’indépendance. Dans notre proposition nous demandons que le CSM soit présidé par le Président de la cour suprême et que ce dernier devienne ainsi le seul garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire au nom de la séparation des pouvoirs. En ce sens, il serait à la fois logique et symbolique de renoncer à toute référence au Président de la République, dont le rôle sera uniquement de veiller au respect de l’indépendance de la justice et non plus d’en être le garant.
Au vu donc de toutes ces réformes annoncées, il y a de quoi se réjouir et d’entrevoir une amélioration qualitative de notre système judiciaire dans un futur proche. Même si cette amélioration prendra un minimum de temps, ce temps incompressible et nécessaire à notre processus d’amélioration continue. Car certaines révolutions culturelles et organisationnelles qui suivent ce type de réformes sont des processus qui peuvent être lents mais novateurs et porteurs de justice et d’équité. Nous devrons accompagner et suivre ces processus avec vigilance et rigueur.
En abordant ce sujet, nous nous rappelons encore comment est passé sous silence l’autonomisation financière de la Cour des Comptes concédée par le Président Macky Sall en début de mandat, une de ses premières mesures que nous avions énergiquement salué. Ces concessions faites par le pouvoir exécutif sous l’égide du Président Macky Sall nous semblent plus importantes que des réalisations physiques qu’on a tant vanté à raison lors de la dernière campagne. On a certes besoin d’infrastructure dans notre pays, mais notre humble avis est de dire que rien ne vaut les révolutions culturelles et les réformes structurelles qui agissent sur notre capital immatériel garant de nos libertés et de notre démocratie qui sont les moteurs d’un développement socio-économique harmonieux pour toutes les couches de notre société.
Mohamed LY
Président du Think Tank IPODE
Gestion et mise en place de l’AIBD : démarches managériales inquiétantes pour le début des activités
Les excellents managers et chefs de projets que nous avons au Sénégal savent, qu’une mise en production pareille d’un projet stratégique comme l’ouverture de l’AIBD (Aéroport International Blaise Diagne) nécessite réflexion et concertation stratégique (en terme métier et connaissance de management de projet) et devant les enjeux on opte souvent entre deux approches: faire une bascule progressive ou appliquer « la méthode big bang ».
Il apparaît que c’est la deuxième qui a été retenue, sûrement pour des considérations de coût, ou autres. Mais reconnaissons que ça n’a pas marché au mieux (nous récusons le mot échec). Le problème ce n’est pas de critiquer, ou de dire que nous aurions pu faire mieux ou encore moins de se mettre en avant. Nous laissons ce point aux politiciens et aux polémistes, ce qu’il y a lieu de faire actuellement c’est de récupérer l’état de fait sur la réalité de l’ouverture de cet aéroport et faire au mieux pour que les conséquences économiques et techniques soient conjurées.
Cliquez ici: Africa News Room du 06/10/2017
Chers amis,
Vous trouverez ici l’intervention du Président Mohamed Ly sur la situation économique et monétaire du Kenya sur la chaîne Africa24 dans l’édition de l’Africa News Room du 6 Octobre 2017.
Au Kenya, la croissance économique du pays est au ralenti. Entre la sécheresse qui a plombé son agriculture cette année et les incertitudes politiques liées aux péripéties électorales, le Kenya est pris en étau. Face à cela, le gouvernement est obligé de revoir à la baisse ses perspectives de croissance économique à 5,5 % contre une prévision initiale de 5,9 % pour réduire les dépenses non essentielles afin de libérer des fonds destinés à l’organisation de la nouvelle échéance électorale prévue le 17 Octobre prochain.
Monnaie unique de la Cédéao : adoption d’une feuille de route et mise en place d’une Task Force
Une cinquantaine d’experts, membres du Comité technique chargé des politiques macroéconomiques ont tenu une session ordinaire le jeudi 14 septembre 2017 à l’hôtel Salam de Bamako pour étudier le rapport de la Convergence macroéconomique au titre de l’année 2016 et évaluer l’impact de la mise en œuvre de la feuille de route du Programme de la monnaie unique de la Cédéao. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé. Pour la circonstance, il était accompagné du président de la commission Cédéao Marcel A. de Zouza, le commissaire en charge des politiques macroéconomiques et de la recherche économique, Mamadou Traoré en présence de nombreuses hautes personnalités.
Cliquez ici: Africa News Room du 06/10/2017
Chers amis,
Vous trouverez ici l’intervention du Président Mohamed Ly sur la disparition de l’activiste Nnamdi Kanu au Nig&éria et de la situation de crise qui prévaut dans le Sud du Nigéria sur la chaîne Africa24 dans l’édition de l’Africa News Room du 6 Octobre 2017.
Sénégal : Evaluation du Code des marchés 2014 et propositions pour optimiser la commande publique
Les marchés publics sont des contrats administratifs dont la passation est soumise à une procédure particulière. Le terme de marché public recouvre à la fois une catégorie générique de contrats administratifs et la procédure de dévolution de ces contrats.
Au Sénégal, les passations de marchés étaient auparavant réglementées par le Décret n°82-690 du 07 septembre 1982. 32 ans après, le Décret n°2014-1212 du 22 septembre 2014 portant nouveau code des marchés publics (abrogation du Décret n°2011-04 portant code des marchés publics de 2011), était censé procéder à une refonte complète de la commande publique, avec un double objectif : alléger les procédures, et accroître l’efficacité de l’achat public.
Je n’ai jamais voulu m’attaquer aux pourfendeurs du CFA, estimant leur combat légitime, même si je l’ai toujours trouvé superficiel et surtout instrumentalisé. Mais leur arrogance et leur prétention m’obligent à leur répondre.
Si nous sommes tous d’accord que le sigle CFA traduit un prolongement de l’ordre colonial, le Cameroun n’aurait cependant pas à s’en faire du nom Franc de sa monnaie, car il est très commun que les monnaies nationales portent le nom d’une devise de référence à laquelle on accole le nom du pays : livre égyptienne, dollar canadien, Franc congolais, Franc rwandais, Franc djiboutien, etc.
Le plus important est la confusion qui s’est créée et qui s’entretient sur le concept du « compte d’opérations » qu’il faut bien expliquer pour dissiper les malentendus qui brouillent toute l’analyse et la conduisent dans tous les sens.
En vérité, il y a actuellement, une absence ou perte de repères pour tous les partis politiques du Sénégal. Ce qui a conduit notre pays dans cette situation lamentable et malheureuse, qui fait que la politique, comme l’homme politique en général, est dégradée et dévaluée au bas de l’échelle par une bonne partie de la population. Et pourtant, elle est incontournable dans la vie des sociétés humaines et organisations.
- Les enjeux
Les élections Législatives du 30 Juillet 2017 se tenaient après cinq années de pouvoir de BBY du Président Macky Sall, et à deux ans de l’élection présidentielle de 2019.
Ce qui en fait pour BBY, une élection, à la fois, de « bilan » et de « perspectives », dont l’issu devrait donner des indications sur les chances du Président sortant Macky Sall, de se faire ré élire.
Les pays de la Zone Franc en Afrique de l’Ouest, sont organisés dans « l’Union Economique et Monétaire de l’Ouest Africain » (UEMOA) avec une monnaie commune, le Franc CFA qui est arrimé à l’Euro par une parité fixe, garantie par le dépôt de 50% de leurs réserves extérieures dans un Compté d’Opération au sein du Trésor Français.
L’innovation au Sénégal: Des motifs de satisfaction dans la mise en Œuvre des politiques publiques
Au mois de Septembre 2015, le Sénégal a gagné des places dans le classement des pays les plus innovants au monde et se retrouve premier en Afrique Subsaharienne. Cette progression est une source de satisfaction réelle pour notre pays. Aujourd’hui, l’importance de l’innovation comme stimulateur de développement n’est plus à démontrer, donc ce classement peut nous rassurer sur la trajectoire prise par notre économie. En se fondant sur le GII, General Index Innovation[1], 2015, le Sénégal totalise 31 points se classant ainsi comme premier en Afrique Sub-Saharienne et au 84ième au rang mondial. Position tout à fait honorable au vu de notre rang dans l’économie mondiale.
Cliquez ici : Club de la Presse sur Telesud du 04022017
Chers amis,
Vous trouverez ici l’intervention du Président Mohamed Ly sur le retour du Maoc au sein de l’Union africaine. Dans le Club de la presse su 04 Février 2017 Hamed Paraison aborde les défis de l’Afrique en 2017 avec ses invités sur la chaîne africaine Telesud.
Le mardi 10 janvier 2017, on pouvait lire ce qui suit, dans un journal de la place : « Macky Sall était partout. Depuis hier, lundi 9 janvier, il n’est nulle part. C’est que l’image du chef de l’État, qui ornait les grandes affiches visibles à travers la capitale depuis quelques mois, a complètement disparu. » Et le même journal de préciser que c’est le Premier Ministre Mahammad Dionne qui a demandé aux services concernés de faire rapidement ce travail de nettoyage.