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Nouveau pouvoir au Sénégal, les appels à candidature : une fausse bonne nouvelle

Par Moha
A notre avis la volonté des nouvelles autorités de procéder par appel à candidature pour la nomination des Dg de société risque d’être une fausse bonne nouvelle, 
 
Il est important de rappeler tout d’abord, que cette idée à germer dans un pays républicain comme le notre du fait que les nominations dans les anciens régimes ont été des nomination souvent entachées de népotisme et de clientélisme. Et comme cela, nous avons vu des profils incompétents par le seul fait du prince, accéder à des postes de responsabilité stratégique. Ce qui a rendu inefficace l’exécution des politiques publiques et cette méthode s’est répercutée à tous les échelons de responsabilité. Le clientélisme est passé par là.
 
Cette approche a plusieurs avantages, par exemple  la vertu d’être transparente dans le choix des hommes mais elle charrie aussi plusieurs inconvénients qui ne sont pas neutres pour l’incarnation de la puissance politique de l’Etat.
Je m’explique, gérer un Etat après une compétition politique dans laquelle les candidats ont rivalisé d’approches et de vision impose aux gagnants de mettre des femmes et des hommes qui sauront incarner la vision et la démarche qui ont été démocratiquement positivement sanctionnées. BDF a l’obligation politique de porter ses promesses et il n’y a pas mieux que ceux qui l’ont porté avec lui. donc ce que je souléve ici c’est un risque de désincarnation politique de l’offre qui a rempoter l’élection présidentielle si tous le gros des Directeurs retenus ne portent pas la vision du Président. Par exemple il ne serait pas envisageable de voir un démocrate élu aux Etats qui prendrait le risque de mettre aux plus hautes responsabilités des républicains.
 
Par ailleurs si on considère que l’approche idéologique et d’adhésion à l’offre politique est sans objet dans un pays comme le notre et que le pragmatisme érigé en idéologie. Il pourrait se poser tout de meme des inconvénients liés à la complexité, à l’allongement des délais, et au manquer de flexibilité. Car organiser des appels d’offres pour chaque poste de responsabilité peut être un processus long, coûteux et complexe, nécessitant une gestion administrative minutieuse qui n’est pas en place dans les pratiques actuelles de notre Etat. Ces appels d’offres peuvent aussi entraîner des retards dans la nomination aux postes de responsabilités, surtout si le processus est contesté ou s’il suscite des litiges. Et enfin le gouvernement peut perdre une certaine flexibilité dans la nomination de personnes qu’il estime adaptées à des postes spécifiques en raison de la nécessité de suivre un processus formel d’appel d’offres.
 
En ce qui me concerne, je suis partisan pour faire confiance à l’État pour le recrutement des directeurs. En effet, l’État dispose des ressources nécessaires pour mener des enquêtes approfondies sur les candidats, notamment à travers les services de renseignements généraux et les enquêtes de moralité.
Cela garantit une évaluation exhaustive des antécédents et des qualifications des candidats. Les services de renseignements généraux ont accès à des informations confidentielles et peuvent fournir des données cruciales sur le passé professionnel et personnel des candidats, permettant ainsi de prendre des décisions éclairées.
Puis cela permet de prévenir les conflits d’intérêts et les situations de corruption. En menant des enquêtes de moralité approfondies, l’État peut identifier tout conflit d’intérêts potentiel ou toute activité illégale dans le passé des candidats, garantissant ainsi l’intégrité et la probité des futurs directeurs.
Et enfin cela favorisera la stabilité et la continuité dans l’administration. En choisissant des candidats compétents et dignes de confiance, l’État peut assurer une gestion efficace et cohérente des politiques publiques, ce qui contribue à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions gouvernementales.
C’est à l’Etat, avec la nouvelle équipe politique dirigée par son excellence Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko de rassurer les sénégalais et de donner des gages dans les nominations en nous donnant la plaine conviction qu’ils ont usé à bon escient de leur pouvoir discrétionnaire et qu’après chaque nomination les sénégalais puisse avoir le sentiment qu’ils ont mis la bonne personne à la place qu’il faut. Parce que si malgré cette approche d’appel à candidature, nous finissons quand même d’avoir le sentiment qu’il y a toujours corruption concussion et clientélisme, cela équivaudrait à avoir cédé au populisme infructueux.
 
Mohamed LY – Président Think Tank IPODE

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