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Il est important dans l’analyse des dernières nouvelles données par Ousmane SOnko concernant le séjour de Jean Luc Mélenchon et de ses prochains voyages dans la sous région, de lever les amalgames.,Toutes ces activités sont annoncées au nom du parti et non au nom de la République du Sénégal. Ces rendez-vous ne figurent pas jusque là dans l’agenda des hautes autorités que sont le PR et le PM et n’ont pas été abordés en conseil des ministres. Lever d’éventuelles confusions sur ces sujets me semble important tant sur les incidences financières, économiques et diplomatiques. Ousmane Sonko a l’obligation de séparer ses activités politiques partisanes de ses activités étatiques, l’Etat ne devant ni s’occuper ni financer de la vie politique d’aucun parti politique. C’est une exigence de bonne gouvernance et de transparence et des principes qu’il a prôné dans l’opposition.
C’est donc Ousmane Sonko Président du parti Pastef qui reçoit JLM chef de parti de La France Insoumise. LFI a soutenu ces dernières années la posture et les actions de Ousmane Sonko et de Pastef. Mélenchon est un internationaliste et le Sénégal ne sera pas le premier pays où il voyage pour soutenir des idéaux qu’ il a en commun avec ses partenaires internationaux. JLM a été dans de nombreux pays sud-américains. Et c’est son soutien actif à Ousmane Sonko et au Pastef que le PM Ousmane Sonko récompense en lui faisant l’honneur de l’accueillir. Et à mon avis cette visite ne devrait en aucun cas entamer nos relations avec la France. Croyez-moi que les acteurs politiques français veillent tous à l’intérêt de la France même s’ils ont des intérêts divergents en interne ce sont des républicains assumés. Au contraire, dans ce contexte difficile pour la France en Afrique en général, elle vient de trouver un interlocuteur crédible aux yeux des nouvelles autorités sénégalaises. Ceci n’est pas une mauvaise chose pour les divers intérêts français au Sénégal, même si JLM n’assume aucune responsabilité étatique actuelle. Ceci restera vrai tant que la France ne détecte pas une ingérence sénégalaise dans leurs affaires politiques internes à la France. Et de notre côté il est tout aussi souhaitable que le PM soit très vigilant contre toute ingérence de son partenaire dans les affaires sénégalaises et aussi qu’il est important de ne pas développer par accointance à une diplomatie parallèle qui serait désastreuse pour nos intérêts. Les intérêts français au Sénégal sont surtout financiers et portés par des hommes d’affaires et des entreprises. L’essentiel pour ces hommes ou femmes d’affaires et ses entreprises c’est de voir leurs intérêts prospérer que ce soit par la voie officielle via Macron et sa diplomatie ou via le lien OS/Mélenchon ou Pastef/LFI. Toute la France y veillera à nous de veiller à nos intérêts dans un partenariat renouvelé gagnant/gagnant et dépourvu de paternalisme colonialiste.
Et sur les domaines régaliens comme la monnaie, la sécurité et la défense, nos nouvelles autorités n’auront de choix que de s’adresser à la France officielle pour les accords de défense, et pour aborder la présence militaire française au Sénégal, les politiques d’émigration entre nos deux pays et bien d’autres sujets liés aux conventions entre nos deux pays.
En ce qui concerne les visites annoncées vers le Mali, Le Burkina Faso, le Niger et la Guinée. Quelques remarques s’imposent.
Premièrement, il n’est pas possible pour Ousmane Sonko sur ces dossiers de se dissocier de ses responsabilités de PM du Sénégal, ce qui nous pousse à l’inviter à beaucoup de retenue et de discernement.
Deuxièmement, tous les pays cités précédemment sont des pays où des putschs ont eu lieu et que les régimes en place sont des régimes non démocratiques. Sur ce point il serait intéressant qu’il joue de son entregent pour les inviter à revenir dans la légalité démocratique en redonnant la à ses différents peuples leur souveraineté comme cela a été le cas au Sénégal après le discours malheureux du 3 Février de Macky Sall.
Troisièmement, tous ces pays du fait des récents putschs dans leurs pays ont été sanctionnés par notre organisation communautaire qu’est la CEDEAO. Certaines sanctions avaient choqué la CEDEAO des peuples et a révélé au niveau continental une différence de traitement selon l’engagement des intérêts de la France ex colonisateurs. Nous espérons que le Sénégal, par la voix de nos nouvelles autorités pourra rapprocher les positions des autorités putschistes (projet AES) avec celles de la CEDEAO. Il est clair que certains actes posés ces dernières années par le CEDEAO contre ces pays ont été malheureux et ne semblaient pas aller dans le sens de la solidarité entre nos peuples et des intérêts de notre communauté de destin pour l’Afrique de l’Ouest mais plus des intérêts exogènes et des analystes crédibles y ont vu une continuité de la politique d’ingérence de la France pour ses intérêts nationaux. Il est important que ce malentendu soit levé au niveau de la conférence des chefs d’Etat et qu’ils puissent justifier aux yeux des peuples ouest africains la pleine souveraineté de nos dirigeants dans le but d’exprimer notre solidarité commune dans le seul intérêt de nos peuples. Ayant entendu que le CEDEAO a développé un processus d’intégration exemplaire que rien ne devrait arrêter ni ralentir. Le CEDEAO reste un bien commun qui doit être renforcé, réorienté et non supprimé. Pour une CEDEAO des peuples et pas une CEDEAO d’un syndicat de chefs d’Etat. Cette organisation a besoin d’être réformée et nos nouvelles autorités peuvent y travailler avec crédibilité pour l’ultime objectif de l’Unité africaine.