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Nominations dans le gouvernement du Président Bassirou Diomaye : Faire fonctionner l’ascenceur social de nouveau

Par Moha

La nomination de Madame Sophie Nzinga Sy à la tête d’une direction générale d’agence suscite une interrogation cruciale : dispose-t-elle des compétences managériales et du leadership nécessaires pour ce poste ? Son parcours universitaire et professionnel semble légitimer son profil. Elle a developpé un leadership certain sur ce domaine pour pouvoir inspirer la confiance du chef de l’Etat pour cette nomination. Toutefois, il est essentiel de ne pas réduire cette question à sa seule personne, mais de l’examiner dans le contexte plus large de l’actualité nationale. Le gouvernement en place, issu de la majorité Pastefienne, avait promis d’éradiquer le népotisme et le clanisme, des pratiques qui ont marqué les régimes précédents. Cette promesse a suscité de grandes attentes, notamment parmi les jeunes, qui espéraient voir l’ascenseur social républicain fonctionner à nouveau.

Les nominations perçues comme népotiques ont donc provoqué des remous et des frustrations. Les jeunes et moins jeunes, ayant contribué à la montée au pouvoir de la coalition présidentielle, attendaient des nominations basées sur la méritocratie et, dans leur entendement, le mérite intellectuel et l’oppression vécue sous Macky Sall sont les seuls deux faits d’armes à coordonner pour mériter de porter le projet. Pour preuve, si Amy Dia, détenue de juillet 2022 à mars 2024 dans l’affaire dite des « Forces spéciales », était fille ou nièce d’un quelconque ministre ou dignitaire du régime et nommée au même poste, cela ne poserait aucun problème au sein de l’opinion. La base du Pastef reconnaissant à Amy Dia une légitimité historique sacrificielle que n’a pas Sophie Nzinga Sy malgré le mérite de cette dernière sur le papier.

L’idée donc que certaines nominations puissent encore dépendre de relations familiales, telles que le fait d’avoir un des parents qui soit ministre ou un oncle haut fonctionnaire, ou haut gradé, ravive chez certains jeunes le sentiment de plafond de verre social, contre lequel ils se sont battus avec véhémence et détermination jusqu’à y avoir laissé des vies. Pour maintenir la légitimité et la confiance du peuple, il est crucial que le nouveau pouvoir explique clairement ses choix de nominations et mette en avant le mérite sous tous ses aspects. Le fait pour le nouveau régime de rappeler que les anciens régimes pratiquaient également le népotisme pour se justifier est une faute politique ; il faut démontrer une rupture nette avec ces pratiques, c’est là où le peuple les attend. Cela inclut la transparence dans les processus de sélection pour les postes de haute responsabilité. L’histoire offre des exemples de réformes réussies, telles que celles menées par Abd Al-Malik Ibn Marwan après la seconde Fitna vers 685. En remplaçant les Achraf par des personnes compétentes, en instaurant l’arabe comme langue officielle du royaume, en créant une nouvelle monnaie et en construisant des infrastructures majeures, il réussit à pérenniser le Califat Omeyyade qui déclinait. Ces réformes ont mis fin aux nominations basées sur les liens tribaux, créant ainsi une révolution culturelle, monétaire, infrastructurelle et de gouvernance.

Les Sénégalais attendent de leur gouvernement des réformes de cet acabit pour hisser le Sénégal très haut dans le concert des nations en Afrique et dans le monde. Ils veulent que le nouveau pouvoir garantisse l’équité et l’efficacité dans les nominations aux postes politiques, car occuper ces postes reste un sacerdoce et un honneur pour tout patriote. Une telle approche renforcerait la confiance du peuple et montrerait un véritable engagement envers les principes de gouvernance démocratique, de transparence et de mérite.

Mohamed LY

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