« Le sage a honte de ses défauts, mais n’a pas honte de s’en corriger »
Cette question, chaque Sénégalais conscient, responsable et de bonne foi devrait se la poser aujourd’hui. Il faut dire assurément, que les 65% des électeurs qui ont voté contre Me Wade en 2012, avaient vu très juste. Objectivement ou par intuition, ils avaient perçu ce qui allait nous arriver au cas où Me Wade resterait au pouvoir. Ils ont, mine de rien, véritablement sauvé notre pays d’une éventuelle catastrophe monstrueuse. Imaginez un seul instant, ce que serait devenu aujourd’hui notre cher Sénégal si ce Me Wade là, auteur de ces propos regrettables et inacceptables de la part de son ancien président, demeurait encore à sa tête ?
Et pourtant, ceux qui le dédouanent d’avoir prononcé ses propos injurieux, rétrogrades, féodaux et j’en passe, en ne prétextant naïvement que de son âge avancé et sa sénilité, avaient cependant en connaissance de cause bien voté malgré tout pour qu’il demeure toujours le chef de l’Etat. Or, il est bien entendu, que ne pas condamner ces propos irresponsables de Me Wade, pour quelque raison que ce soit, n’est rien d’autre que de l’hypocrisie ou un parti manifestement aveuglé.
Comment en l’an 2015, un prétendu défenseur des droits humains, panafricaniste considérant l’esclavage comme un crime contre l’humanité, républicain et démocrate soi-disant, peut-il émettre, s’il est tant soit peu lucide, de tels propos si scandaleux à l’endroit de son concitoyen ? D e surcroit, il fut le président de la république pendant 12 ans, avec un tel état d’esprit. En vérité, tous ces attributs qu’il se donne sonnent faux chez-lui. Voilà pourquoi, nous devons à présent nous convaincre, que nous avions plutôt à la tête de notre république, un monarque tout fait, mais sans trône, et qui n’osait pas se proclamer ouvertement, faute de courage, et au risque d’être désavoué, comme ce fut le 23 juin 2011.
Par sa faute, il a mis son fils dans le pétrin, mais, au lieu de s’en prendre à lui-même, il persiste encore dans l’erreur, à vouloir par ses manœuvres, mettre le pays à feu et le rendre ingouvernable tant que son fils n’est pas libéré. Quelle triste fin ! Et pourtant, même certains de ses plus proches militants ont désapprouvé ses malheureux propos, mais malgré tout, il reste sourd à cela et fonce tête baissée. Alors que justement, la sagesse lui recommandait d’écouter les autres, s’amender et présenter ses excuses à tout le peuple sénégalais. Mais le comble, c’est que malgré son comportement indigne à l’endroit de la République, parce qu’incivique, il bénéficie cependant, d’un émolument pharamineux de presque 10 millions de francs par mois, en dehors d’autres avantages annexes, de la part du contribuable sénégalais. Alors qu’il ne rend aucun service à son pays qui le mériterait. Au contraire, depuis sa perte du pouvoir, il fait tout pour déstabiliser son pays, à cause et pour le plaisir de son fils, celui-là qui compte plus que tous les Sénégalais réunis. C’est inacceptable !
A cet effet, le président Macky Sall, en revalorisant de manière injustifiable le salaire de Me Wade, il lui a donné, on ne sait pour quelle raison, les armes nécessaires sur un plateau d’argent, non pas pour vivre décemment pour le reste de ses jours, mais pour semer aisément des troubles dans son pays. Ceci, est une faute grave impardonnable du président Macky Sall, que sans doute beaucoup de Sénégalais lui reprochent et ne lui pardonneront jamais. Et les faits le prouvent déjà.
L’état d’esprit du moment de Me Wade est la résultante d’une part de la perte inattendue du Pouvoir et d’autre part, le fait que son fils soit retenu en prison depuis deux ans, sans qu’il soit capable de le libérer. Ceci a créé chez lui, un traumatisme « crânien » qui lui fait perdre totalement la raison. Ainsi il proclame à tout vent une puissance imaginaire, mais par pure fanfaronnerie qui en réalité, est une impuissance cruelle et réelle, qu’il feint de ne pas accepter. Ainsi, Me Wade peut bien être caractérisé comme dans le cadre suit : « Comme toutes les fortes passions de l’homme, l’ambition nous entretient dans un singulier état d’indifférence à l’égard d’autrui qui ressemble chez les plus vils à une sorte de candeur, comparable à la sinistre image, dans la corruption de l’âge mûr, des illusions d’enfance. » (Bernanos, Imposture. 1927, p.387) [Georges Bernanos],
Au demeurant, si toutefois, nous admettons tout de même que nous sommes en république, nous devons logiquement écarter ces considérations et affections sentimentales, relevant de liens de parenté ou d’amitié ou que-sais-je, qui ne doivent pas avoir cours en république, et de traiter les questions entre citoyens sur des bases républicaines, d’égalité des citoyens devant la loi, d’égale dignité et d’égal respect pour tous. Il est temps quand même, que certains Sénégalais arrêtent de nous tympaniser avec des propos tels que : « c’est un père ou un grand-père, etc. », au point de vouloir dire que Me Wade peut être autorisé à cause de son âge, à s’adresser à d’autres Sénégalais, avec qui il n’a aucun lien biologique, en des termes inacceptables qui dépassent la limite de la décence. En fait, tout le monde devrait savoir que, l’honneur, le respect et les égards se méritent pour toute personne, mais ils ne peuvent s’arracher par la force ou des menaces, fut-il d’un ancien président. Il est clair et bien établi qu’en dehors de lien biologique, personne ne peut obliger quelqu’un d’autre à se considérer comme son père ou grand-père, si celui-ci ne le veut pas de son propre gré.
Dans la réalité d’ailleurs, les parents grabataires ou atteints de sénilité sont retenus à la maison, interdits de paroles et de contact avec l’extérieur, pour ne pas dire maintenus en asile. Ceci, pour éviter justement des sorties malheureuses comme celle de Me Wade actuellement.
Alors, que ces inconditionnels de Wade, qui sont prompts à justifier même l’injustifiable dés qu’il s’agit de leur champion en dénégation et provocateur professionnel soient cohérents et respectent les lois de la République. Ceux qui prennent prétexte de son âge avancé, pour l’excuser , soi-disant qu’il fait de lui un grabataire ou sénile, oublient-ils, que la législation du travail prévoit, comme du reste la société, un âge pour aller à la retraite, c’est-à-dire, être déchargé totalement de ses tâches régulières et habituelles, pour constat d’inaptitude et d’invalidité physique et mentale.
Certes, le « masla » est recommandé dans les cas de règlements de certains conflits mineurs entre des personnes, en vue de trouver une solution à l’amiable. Pour autant, il n’est pas du tout permis, dans le règlement d’un conflit très grave, relevant surtout de l’atteinte à la dignité de la personne, de faire usage du « masla » et de l’amalgame, en ne situant pas clairement, comme dans le cas de celui provoqué par Me Wade, les responsabilités et torts de part et d’autre.
Me Wade, dans le cas d’espèce, donne par-là l’illustration parfaite que l’âge avancé d’une personne n’est pas forcément synonyme de sagesse. Car, si tel était réellement le cas, il aurait dû se comporter autrement dans les circonstances actuelles. Mais hélas ! Alors, étant donné que seuls les faits réels constituent un élément objectif de preuve, de mesure et d’appréciation des actes, par conséquent, malgré son âge très avancé, on peut affirmer que Me Wade est loin d’être un Homme sage. Ceci dit, Me Wade a gravement fauté et il l’a sciemment par calcul mesquin. Par conséquent, son comportement provocateur doit être condamné par tous les citoyens épris de justice et de paix sociale, parce que l’homme est très dangereux pour son pays. A cet effet, il devrait être sanctionné et déchu de certains privilèges et avantages qu’il ne mérite plus.
«L ‘homme de bien situe la justice au-dessus de tout. Un homme de bien qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un rebelle. L’homme médiocre qui a la bravoure mais qui ignore la justice sera un brigand. «
De Confucius
Mandiaye Gaye