Accueil PublicationsAffaires Politiques, sociétales et Institutions Inconditionnels de la CNRI, sachons raison garder !

Inconditionnels de la CNRI, sachons raison garder !

Par Moha

Dans le débat en cours sur le rapport de la CNRI, en ce qui me concerne, il n’est ni question de remettre en cause la noblesse et le respect mérité des membres de la CNRI ni de celui du professeur Mbow, mais de revenir aux principes de base de la république: être républicain jusqu’au bout. Je trouve l’analyse de certains observateurs viciée dès le départ, quand il propose au chef de l’état d’appeler à un referendum sur l’avant-projet de constitution de la CNRI pour avoir la conviction de l’adhésion massive du peuple autour du travail du respectable Amadou Moctar Mbow.

Ce n’est pas le “oui” (qui est d’ailleurs certain de l’emporter) du peuple qui prouvera la pertinence pour le Président de la République de devoir proposer ou pas, l’avant-projet de la CNRI inchangé à un référendum, car si un cousin sérère proposait un avant-projet de constitution ne serait-ce qu’avec 50% de l’avant-projet de la CNRI et celui-ci comportant les avancées significatives attendues par l’opinion, que sont, le mandat du Président de la République qui est sera ramené à 5 ans, ramener le mandat du président de l’assemblée nationale à 5 ans, et que le Président de la République ne puisse plus diriger son parti , aussi, ce fameux sérère aura un OUI massif au référendum…… Car je prends ici le pari, que tout projet de constitution qui sera soumis par le Président de la République sera adopté par le peuple et massivement si celui-ci présente les grandes avancées significatives que comporte le rapport de la CNRI !

Savez-vous pourquoi ? Je rappelle que, rejeter ce projet équivaudra à retomber sur la constitution existante de 2001. Eh oui! Celui de Wade, qui est monarchique et dotant au Président de la République de tous les pouvoirs excessifs qu’on aimerait voir réduits, et lui conférant aussi un mandat de 7 ans (pour ne prendre que ce seul exemple). Même si je n’occulte pas le risque politique de désapprobation du président par le peuple au cours d’un référendum. Il n’est pas question pour moi de traiter ici, ce cas de figure dans ses conséquences politiques pour le Président de la République. En traitant de l’impact sur sa légitimité, mais enfin ils ne sont pas tous De Gaule !

Chers compatriotes,  j’attire votre attention car avec un peu de lucidité, nous arriverons à un consensus optimal en “prenant le Président Macky Sall par la main”, et en l’incitant à aller dans “notre sens”, nous peuples des assises nationales. Mais le risque de le menacer en adoptant une démarche d’injonction vis à vis de lui comme certains en appel, vu ses pouvoirs actuels, c’est ne pas prendre en compte la nature des rapports de force en sa faveur, que le peuple lui a conféré à 65% aux dernières présidentielles. Il me semble pertinent de faire vivre dans notre pays un dialogue sain et apaisé pour ces questions d’intérêt national.

La question n’est pas, à mon sens, est ce qu’une meilleure constitution aura un “oui” MASSIF à un référendum ou pas, mais quel projet proposer aux sénégalais à un éventuel référendum? Et seul le Président de la République est légitime pour choisir ce projet, son contenu, pour le soumettre au peuple. Si le Président de la République pense que l’avant-projet de la CNRI, qui est un très bon projet et va dans le bon sens (je rappelle mon adhésion sans équivoque au rapport de la CNRI), mérite toilettage, relecture, enrichissement ou réécriture de certains passages, on ne peut s’y opposer tant qu’on ne verra pas le contenu du dernier mot du Président, c’est à dire son projet constitutionnel et que celui-ci ne change la quintessence du travail de la CNRI. D’ores et déjà, je vous promets d’être en première ligne de tous les combats réhabilitant l’aspiration des sénégalais, comme ça a toujours était le cas dans ma jeune vie de sentinelle, si tel est le cas.

Je suis toujours irrité par cette volonté de diktat de l’avant-projet de la CNRI par certains observateurs, cela a quelque chose de malsain dans une république, avec tout le respect que j’ai et que je témoigne à la CNRI et aux promoteurs de cette vision que sont Ibrahima Sène,  et autres… Gardons notre sang froid les amis et n’engageons pas des bras de fer vains, alors qu’on est près du but, nous sommes juste à quelques détails d’acquérir une constitution qui garantira au peuple sénégalais un meilleur équilibre des pouvoirs et assurera à notre peuple une plus grande indépendance de sa justice avec de nouveaux droits constitutionnels consolidants! Le seul combat qui vaille pour moi c’est celui-là.

En ce qui me concerne, je prends en compte les élucubrations de certains membres du parti présidentiel sur la réduction du mandat présidentiel ou sur le cumul de la fonction de Président de la République  et de chef de parti, ou ceux de l’Alliance des Forces du Progrès (AFP) sur la limitation de l’âge pour la candidature à une élection présidentielle qui empêcherai leur champion d’être candidat en 2017, mais je propose de ne traiter qu’avec leur chef, le président Macky Sall. Car le dernier mot lui appartient et lui revient pas en tant que chef de parti, mais en tant que  chef d’état, Président élu du Sénégal. Je reconnais aux autres, tous ces militants de partis politiques,  le droit de défendre leurs intérêts et de ne pas voir plus loin que le bout de leur nez, mais je crédite en même temps au Président Macky Sall d’une volonté inébranlable de bien faire et d’avoir une force de caractère suffisante pour ne pas suivre non plus, les seuls intérêts partisans, mais de pouvoir mettre le Sénégal en perspective et d’agir pour la postérité. Poser le problème dans les termes “pouvoir contre CNRI” ou “Macky contre Mbow” n’a aucun sens et est contre-productif à l’étape où en est le processus d’adoption d’une nouvelle constitution pour notre pays.

Il n’est vu dans aucune République exemplaire, qu’une commission nommée par le chef de l’état, contraindre celui-ci à accepter ses “propositions”.

Pour paraphraser l’autre: je soutiendrai toujours mon peuple, et je ne soutiens mon gouvernement que quand il le mérite.

Mohamed Ly

 

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